PAR LES AMIS DE LA COMMUNE :
Le 11juillet 1880, la loi portant amnistie générale des communards est adoptée. Elle permet à ceux-ci de sortir des prisons, de revenir de déportation ou d’exil, mais, et c’est bien là le sens profond de l’amnistie, la loi vise seulement à éteindre l’action publique (les seules poursuites pénales) et à effacer la peine prononcée sans effacer les faits. Elle n’est en aucun cas une révision de la condamnation. Elle est un pardon légal qui vise au silence, à l’amnésie.
Cent quarante ans après la Commune de Paris, il est plus que temps que la nation aille au-delà de l’amnistie. Il est plus que temps de reconnaître à la Commune toute sa place dans l’histoire universelle comme un vecteur décisif de la conquête de la République, de la conquête des droits sociaux qui traduisent les valeurs républicaines de liberté, d’égalité et de fraternité.
Il est plus que temps de reconnaître qu’on ne peut accorder la moindre valeur juridique aux fusillades sommaires sur les barricades, aux exécutions en masse décidées en quelques secondes par les cours prévôtales pendant la Semaine sanglante et aux condamnations hâtives de milliers de communards par les cours versaillaises pendant les mois qui suivent la Commune.
Cent quarante ans après, si la révision légale de tous les procès paraît une procédure improbable à conduire, nous demandons comme une urgence démocratique la réhabilitation de la Commune et des communards. Elle doit se manifester par toute une série de mesures concrètes immédiates :
– donner à la Commune de Paris dans les programmes scolaires toute sa place, à la mesure de son importance ;
– inscrire la Commune dans les commémorations nationales ;
– indiquer les noms des élus de la Commune dans les bâtiments de la République concernés (mairies, ministères) ;
– indiquer le nom des directeurs des administrations nommés par la Commune dans les locaux de ces administrations (Assistance publique, poste, monnaie, Imprimerie nationale…) ;
– reconnaître les communards par un nombre significatif de noms de rue, des plaques, des monuments.
Mais la plus belle forme de réhabilitation des communards serait que soient enfin mises en œuvre les mesures démocratiques et sociales de la Commune, qui restent d’une brûlante actualité dans le monde où nous vivons :
– une démocratie qui permette au peuple d’être entendu et de conserver sa pleine souveraineté
– reconnaissance de la citoyenneté pour les étrangers ;
– égalité des salaires des femmes et des hommes ;
– réquisition des logements vacants pour les sans-domicile ;
– réquisition des entreprises abandonnées ;
– démocratie sociale et contrôle salarié ;
– justice accessible à tous ;
– école laïque, gratuite et obligatoire.
En signant cette pétition des Amis de la Commune de Paris 1871 pour la réhabilitation de la Commune et des communards, nous affirmons que l’espoir en un monde libéré de ses chaînes, surgi il y a cent quarante ans, est plus vivant que jamais ! La Commune n’est pas morte !
Pour signer cette pétition : Site des Amis de la Commune
(A plus tard...)
Ce replonger dans notre histoire commune pour mieux décrypter les rapports sociaux actuels, voilà une démarche d’histoire sociale vivante.
RépondreSupprimerL’étude des questions sociales d’hier et d’aujourd’hui et plus que jamais cruciale pour la compréhension du monde contemporain.
L’histoire ne fournit pas de recettes pour l’avenir mais elle lui donne du sens, des points de repères.
La période actuelle, avec son lot de conséquences de la crise, exige créativité et innovation.
L’histoire nous apprend que tout dépend du rapport de force, des luttes sociales qui appellent persévérance, rassemblement et unité.
Pour moi, tout ce qui peut aider à émanciper est un bon point d'appui pour la construction collective d'un monde ou l'être humain et son environnement sont au centre des préoccupations.
Le travail de mémoire populaire, au travers de l'histoire de la commune de Paris, doit participer à nous délier de l'aliénation des peuples en cours et donc aider à cette émancipation.
Reconnaissance de la citoyenneté pour les étrangers ? Alors je suis inuit, hop j'arrive en France, je suis citoyen français, je vais venir mes 150 cousins hop pareil?
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