Tour : une « rumeur » Armstrong en salle de presse…

Depuis Rotterdam (Pays-Bas).
Ce vendredi après-midi, à Rotterdam, inutile de préciser que l’ambiance était plus à la Coupe du monde de football qu’à la glorification de la Petite Reine – chaque chose en son temps. Située dans un énième centre des Expositions comme on en fait partout dans le monde et qui ont en commun de se ressembler comme deux gouttes d’eau, la salle de presse du Tour s’est vite transformée en une arène orange où les cris mêlés aux bruissements télévisuels laissaient présager le pire pour nos tympans fragiles. Cela dit, les Français sont bien placés pour le savoir : on n’élimine pas le Brésil tous les jours…

Néanmoins, le suiveur du Tour, dès qu’il met les pieds sur la caravane, a l’intérêt pour le moins sélectif. On lui parle «Mondial», on lui montre partout les couleurs «oranges» qu'il supporte pourtant depuis 1974 et une maudite finale (passion pour Johan Cruijff), il entend une explosion de joie alentour si communicative qu’il se pique au jeu, mais, que fait-il toutefois dès qu’il a repris ses esprits? Il répond «affaire Armstrong», «affaire Armstrong», et parcourt les travées en recherche d'informations nouvelles. La vérité m'oblige: je n'étais pas le seul...

Explications. Depuis notre arrivée à Rotterdam, jeudi après-midi, une rumeur, en effet, circule d’hôtel en hôtel, et, fatalement, a fini par échouer en salle de presse. Quatre sources différentes nous l’ont confirmé: le «cas» Armstrong serait sur le point de connaître un épisode décisif. Depuis les aveux de son ancien équipier à l’US Postal, Floyd Landis, nous savons tous que la justice américaine a déclenché une enquête officielle. Un certain Jeff Novitzky s’en occupe. Agent de la FDA (Food and Drug Administration), l’homme passe pour un coriace qui, à de multiples reprises, s’est distingué dans la chasse aux sportifs dopés. L’Eliot Ness des stéroïdes et autres substances a été initié aux subtilités du dopage par le professeur Don Catlin, l’ex-patron du laboratoire antidopage de Los Angeles bien connu des spécialistes. Rappelons-le: Novitzky fut le maître d’œuvre – et quel œuvre – de la fameuse affaire Balco, le plus grand scandale de dopage des dix dernières années. Pour l’affaire Landis-Armstrong, le limier en question dispose désormais d’un cadre légal. Et depuis quelques semaines, il se murmure aux Etats-Unis que le dossier avance… très vite !

Rebondissement dans les prochaines heures ? Un journal américain se préparerait à publier des révélations fracassantes, qui pourraient permettre de confondre le septuple vainqueur, véritable héros médiatique outre-Atlantique. Le Wall-Street Journal devrait publier dans ses éditions de samedi (ou de lundi) un long entretien avec Floyd Landis, dans laquelle l’ancien vainqueur déchu du Tour 2006 apporterait de nouveaux éléments. On parle d’échanges de mails datant de l’US Postal, entre lui et Armstrong, entre Armstrong et Hein Verbruggen, ex-patron de l’UCI. Ces mails auraient été authentifiés par les enquêteurs. Si tel est le cas (restons prudents), nous pourrions assister dans les jours qui viennent à un coup de tonnerre sur le Tour et, qui sait, à une déferlante de plus…

Le Texan, qui prendra samedi 3 juillet le départ du prologue, a refusé depuis son arrivée aux Pays-Bas de répondre à ces rumeurs, montrant une certaine nervosité et des signes visibles d'agacement, ce qui correspond mal à sa volonté d’apaisement affiché depuis son come-back l’an dernier. Au moins une chose est sûre: quoi qu’il arrive il s’agira de son dernier Tour, puisqu'il l’a annoncé officiellement. Et s’il s’arrêtait plus vite que prévu?

(A plus tard…)