Aimant tout régenter, comme à l’accoutumée, l'Américain Lance Armstrong s’est fendu d’une petite sortie verbale, ce vendredi 17 juillet, à Vittel, avant le départ de l’étape. Devant une forêt de micros, le septuple vainqueur a en effet tenu à réagir vigoureusement aux propos de la ministre française de la Santé, de la Jeunesse et des Sports, Roselyne Bachelot, qui avait évoqué un « retard » anormal de l'UCI, samedi dernier lors d'un contrôle antidopage de l'équipe Astana d'Armstrong et Alberto Contador, en Andorre: une heure pour réaliser un prélèvement inopiné…
Que les internautes pardonnent cet excès d’amabilité, la vérité nous oblige : non seulement les faits donnent raison à la ministre, mais, à l’évidence, celle-ci, en visite sur les routes du Tour, était dans son plein droit d’exprimer son inquiétude…
« Trop c'est trop », a néanmoins déclaré Lance Armstrong, ajoutant : « Cette équipe existe depuis longtemps et nous n'avons jamais eu de contrôle positif. » Avant d’estimer, sans rire : « Je trouve cela ridicule. C'est le Tour de France et on ne peut pas réveiller des coureurs à 6 heures du matin le jour d'une étape de montagne. Tout ce que je sais de ce qui s'est passé, c'est que quand ils ont frappé à ma porte, je suis descendu et j'ai donné mon sang. » Tous à la même enseigne: n'est-ce pas la règle ? Lance voudrait-il en revenir à l'impunité d'avant 1998 ?
Donc, jeudi, Roselyne Bachelot, sur le territoire de la République jusqu’à nouvel ordre, avait redit fermement à l’UCI ses devoirs de rapidité pour exécuter les contrôles. « Je veux rappeler chacun à ses responsabilités, et qu'en particulier le regrettable incident qui s'est produit samedi dernier où il y a eu un certain retard à l'allumage de la part de l'UCI lors du contrôle de l'équipe Astana ne doit plus se reproduire pour qu'il n'y ait aucun risque de contestation. »
Lundi, Pierre Bordry, président de l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), avait de son côté évoqué la « complaisance » (un mot fort) des inspecteurs de l'UCI chargés de superviser les contrôles antidopage. Encore une fois les faits sont têtus : selon de nombreux témoins présents à l’hôtel ce jour-là, l'encadrement de l'équipe de Johan Bruyneel aurait fait patienter une heure les inspecteurs de l'UCI venus contrôler les coureurs au matin de la 11e étape, Andorre-la-Vieille - Saint-Girons. Et... non seulement ces inspecteurs ne s’étaient pas émus de cette situation, mais ils avaient, en toute amabilité, pris un bon café en compagnie de plusieurs membres du staff des Astana.
Ironie de l’histoire, Armstrong égratigne ainsi une ministre de son « ami » (dixit) Sarkozy, avec lequel il a eu de nombreuses conversations téléphoniques… L’Américain peut toujours causer. Plus il parle, plus la suspicion grandit. A ce propos. Nous avons appris ce jour que deux coureurs espagnols, Inigo Landaluze et Ricardo Serrano, ont été déclarés positifs à l'EPO Cera, a annoncé justement l’UCI. Et pas pendant de petites épreuves : Landaluze (Euskaltel) a été déclaré positif à deux reprises, le 7 juin pendant le Dauphiné, et le 16 juin, lors d'un contrôle hors compétition ; Serrano (Fuji) l'a été pour sa part le 13 juin pendant le Tour de Suisse.
Armstrong peut toutefois respirer. En effet, ces deux coureurs ne participent pas au Tour, où nous attendons toujours notre premier cas « officiel »…
A plus tard…
Parce qu'il y a des cas "officieux" ?
RépondreSupprimerOn sait tous que la Columbia est chargé depuis l'an passé grâce à sa nouvelle méthode miracle, mais il y en a-t-il qui se sont fait prendre ?
Aucun cas repéré - à ma connaissance - depuis le départ du Tour du côté de la Columbia. Pour dire la vérité, Bob Stapleton a plutôt bonne réputation dans le milieu et cet homme semble même en déranger plus d'un, en particulier les vieux de la vieille (Lefévère, Bruyneel, etc.). Ses coureurs (comme ceux de Garmin) sont suivis de manière indépendante par le médecin américain, Don Catlin.
RépondreSupprimerMais pour le coup, je ne sais pas tout. Prudence, prudence...
JED
Je n'aurais jamais pensé que Roselyne remonterait dans mon estime (c'est vrai qu'elle ne partait pas de haut) lors d'une petite escapade sur les routes du Tour...
RépondreSupprimerLe jour où toute suspicion aura disparu , ce jour là n'est pas encore venu ! Il faut dire que l'on peut s'étonner de voir les coureurs à de telles vitesses aller ! Ils ne fonctionnent pas au fameux shampoing aux trois lettres , mais des produits nouveaux ils doivent bien connaître, et de la sorte devancer tous ces contrôles à l'arrivée !
RépondreSupprimerElpoueto67