Ce matin, avant la deuxième étape pyrénéenne, m’étant replongé dans quelques ouvrages fort tard hier soir (disons plutôt dans la nuit), je voulais juste prolonger avec vous la complexité de quatre citations qui continuent de me bouleverser à chaque évocation.
Antoine Blondin d’abord : « Le Tour de France est une épreuve de surface qui plonge des racines dans les grandes profondeurs. »
L’ami Paul Fournel ensuite, avec lequel j’eus la chance et le rare privilège de partager l’aventure quotidienne dans le Tour de France 1996 (ses chroniques furent une merveille du genre) : « Mon monde d’enfant a été plus vaste que mon village. Dès que j’ai su pédaler j’ai eu l’idée d’un monde plus grand. »
Ensuite l’ami Régis Debray, que nous embarquâmes dans une étape mémorable dans la voiture de l’Humanité, il y a quelques années (il s’en souvient encore) : « Le vélo, me direz-vous, n'est pas un média. Il ne porte pas de message. Erreur. Ce véhicule utilitaire est une oeuvre d'art qui a fertilisé notre imaginaire, renouvelé l'alliance entre ville et campagne, déchaîné des passions viriles et libéré les femmes, apporté une esthétique, et même une morale. Quelque chose de délicieusement ringard - franchouillard, ajoutera-t-on paresseusement et mécaniquement - s'attache à cette cérémonie populaire (...). Une crise annuelle de bonne humeur, qui fait oublier les amertumes du moment, et nous évite de nous prendre trop au sérieux. »
Enfin le grand Jacques Anquetil, sans lequel nous ne saurions pas que derrière certains Géants de la Route se cachent des intellectuels rompus à la pensée et aux transformations du monde : « Si tu ne fais que vaincre, tu as ton nom dans les statistiques. Si tu convaincs, tu entres dans le livre de l’imaginaire. »
A plus tard…
L'intelligence est en effet de savoir se référer à des hommes, eux aussi, de grand talent... merci.
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