Pierre Ballester. |
Pierre Ballester. Aucune surprise. Je savais en effet que l’Usada allait sortir un rapport. Lorsque l’enquête fédérale de la FDA (Food and Drug Administration) a été abandonnée, contre toute attente, en février 2012, l’Usada avait heureusement repris le collier. En six mois de temps, ils ont repris la même procédure : ils ont auditionné des personnes sous serment, ils ont collecté des informations, des documents, etc. À une différence près : ils sont allés jusque dans les moindres détails pour, finalement, nous livrer des conclusions absolument imparables. Ce fut une enquête extraordinaire, menée par son Eliot Ness de service, Travis Tygart, à qui il faut rendre hommage. Ainsi, le best-seller – gratuit – du meilleur livre de sport de l’année 2012 est un rapport de 202 pages rédigé en anglais et dont la maison d’édition est l’Usada… Ça se lit comme un polar plongé dans un univers de mafieux des manigances, des stratagèmes, des complices, des versements d’argent occultes, des enquêtes, des menaces, des obstructions à la justice, des aveux de repentis, des représailles, etc. Rien ne manque. Ce qui est incroyable, en vérité, et triste, c’est que cette enquête a été publiée par une agence antidopage, depuis les États-Unis, alors que ce n’est pas vraiment dans ses prérogatives. Tout le monde avait échoué, mais grâce à eux, l’effet de chaîne s’est produit. Jusqu’aux aveux de Lance Armstrong lui-même. Jusqu’à pousser l’Union cycliste internationale (UCI) à enfin dire une vérité, une seule: oui, Armstrong était bien un grand tricheur et il méritait d’être rayé des tablettes!